mercredi 3 juin 2015

Disparition de Mathis : Sylvain Jouanneau entre le poing levé à son procès

Alors que débute ce mardi son troisième jour de procès aux assises où il est jugé pour l'enlèvement et la séquestration de Mathis, son fils de 8 ans, Sylvain Jouanneau est entré le poing levé dans la salle d'audience.
Sylvain Jouanneau est entré mardi le poing levé dans la salle d'audience, devant les nombreuses caméras présentes, au troisième jour de son procès aux assises pour l'enlèvement et la séquestration de Mathis, son fils de 8 ans, en 2011 à Caen. "Ce n'est pas un geste de provocation. C'est juste un geste synonyme de combat" comme peuvent le faire certains sportifs, a répondu l'accusé à la présidente du tribunal, Antoinette Lepeltier-Durel, qui lui demandait des explications pour ce geste. "Je suis face à des gens qui m'agressent", a-t-il ajouté sur un ton toujours très posé et calme, faisant apparemment allusion aux parties civiles. 
Etant donné "la forte médiatisation", "plutôt que de montrer quelqu'un qui s'écroule, si des personnes doivent avoir une image de moi je préfère qu'elles voient quelqu'un de combatif", a ajouté Sylvain Jouanneau. "Je m'écroulerai ce soir dans ma cellule", a-t-il dit. Âgé de 41 ans, ce maçon n'a pas ramené son fils à sa mère le 4 septembre 2011 comme il aurait dû le faire. Il a été arrêté le 9 décembre 2011, seul, près d'Avignon après avoir été aperçu à six reprises par des témoins, mais toujours seul.
Il refuse d'en dire plus
Malgré les demandes répétées des proches de Mathis, épuisés, et celles des magistrats, il se contente de dire qu'il a confié Mathis à des tiers à l'étranger et refuse d'en dire plus afin, selon lui, de "protéger" ces tiers. Dans un brouillon de lettre retrouvé sur son ordinateur et lu mercredi à l'audience, Sylvain Jouanneau affirme que son fils est "sous protection musulmane". "Sur le fond, je pourrais écrire la même lettre aujourd'hui", a indiqué l'accusé, chemise bleue, longue queue de cheval et barbe noires. 
Sylvain Jouanneau comparaît aussi pour menaces de mort sur sa dernière compagne, Emmanuelle Lecerf, qui l'a quitté en août 2011 après deux ans et demi de relation, et des proches de cette femme. Cet ancien cadre, dont l'avocat général a dénoncé mardi les "incohérences", a dit au premier psychiatre qui l'a examiné après son arrestation qu'il "aurait pu tuer" la mère de l'enfant mais qu'il était "incapable de faire du mal à son fils". Décrit par la famille maternelle de Mathis comme "manipulateur", il encourt 30 ans de prison. Le verdict doit être rendu jeudi.
 

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