jeudi 28 février 2013

Albi. Elle détourne 1 million d'euros à la Mutuelle générale

«Heureusement que le Crédit agricole a alerté la Mutuelle générale en mettant en lumière ce système de fraude bien huilé. La Mutuelle lui avait accordé toute sa confiance, elle a contourné trois niveaux de contrôle. Ce n'est pas une défaillance du système dont elle connaissait bien les rouages», tient à préciser Me Joseph Hazan du barreau de Paris et partie civile. Cristel V, 40 ans, employée à la Mutuelle générale, section du Tarn depuis 1994, a trouvé le moyen de détourner 983 000 € qui ont été versés sur ses comptes en banque, sur celui de son fils et de sa mère. Près d'1 million d'euros soutirés entre janvier et décembre 2009 à Albi. Cristel, contrôleuse, qualifiée par sa hiérarchie de «compétente, intelligente, sérieuse» a comparu hier pour escroquerie et son mari, Sébastien, 35 ans, pour recel.
Sa combine a été décortiquée lors de l'instruction de l'affaire : l'employée modèle effectuait de faux dossiers de frais médicaux d'adhérents dont la majorité était décédée. Les 338 remboursements des dépenses fictives (prothèses auditives, dentaires, cures, matériel de contention, hospitalisations, soins infirmiers) étaient virés sur ses comptes.
Dans un premier temps, la mère de famille a déclaré à, Sébastien, son mari et à ses proches avoir gagné 400 000 € au loto pour justifier l'achat d'une Mercedes et d'une Seat d'occasion et de quelques autres dépenses. Les sommes détournées auraient pu leur permettre de mener la grande vie. Il n'en a rien été : le couple s'est contenté de rembourser une petite partie de ses crédits à la consommation. Il en avait treize dont un pour un montant de 100 000 €. Consciencieuse, la prévenue a tenu sa comptabilité à la maison. Les enquêteurs ont retrouvé tous les relevés des prestations versées.

Un solde de 100 000 €

«En soutirant cet argent, elle a volé les pauvres, lance le procureur, Claude Dérens. C'est une délinquance astucieuse et grave», lance-t-il en requérant 1 an de prison avec sursis et mise à l'épreuve pour le couple, obligation de rembourser et interdiction définitive d'exercer une activité commerciale.
Une saisie des comptes en banque a permis à la mutuelle de récupérer une grosse partie des fonds détournés. Mais il reste encore un solde de 100 000 € environ et 10 000 € supplémentaires demandés pour le préjudice moral.
Me Éric Soulans, le défenseur du couple, se demande comment les époux ont pu en arriver là.
«Une vie ordinaire, deux enfants et ils se retrouvent ici. Ils sont écrasés par les crédits, c'est ça la réalité du dossier, un endettement majeur, de gros problèmes médicaux avec le fils, des difficultés financières pour la maman, ils ont été étourdis par cet argent mais n'ont jamais mené la grande vie».
Le tribunal a condamné Cristel à 2 ans de prison avec sursis et mise à l'épreuve (SME) et Sébastien à 1 an de SME.Ils devront verser le solde de leur «emprunt» et 10 000 € de dommages et intérêts.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/02/22/1566659-albi-elle-detourne-1-million-d-euros-a-la-mutuelle-generale.html

mercredi 27 février 2013

Meurtre de Christelle Castillon : "pourquoi tu m'as enlevé ma tante ?"

La cour d'assises juge depuis hier Frédéric Sapotille, 40 ans. Il est accusé d'avoir assassiné son ex-compagne en mars 2009, à Toulouse. Une accusation qu'il conteste, seul contre tous.
«Je veux savoir pourquoi tu m'as enlevé ma tante ?»
La question de Julien, ses yeux sombres plantés dans ceux de l'accusé, s'accompagne de ce qui ressemble à un ordre «Je veux des réponses».
Dans le box, Frédéric Sapotille, 40 ans, regarde par terre.
«Regarde-moi», intime le témoin du haut de ses 19 ans avant d'être stoppé par le président Cousté.
La réponse de l'accusé ne viendra pas. Il se perd dans des histoires de famille, justifications douteuses sur des conflits antérieurs. Sur leurs sièges, les proches de Christelle Castillon boue.
Cette jolie jeune femme avait 33 ans quand elle est morte chez elle dans la soirée du lundi 16 mars 2009, rue des Saules à Toulouse. Des coups de couteau dans la poitrine, les mains attachées devant elle avec des liens en plastic. Qui a porté les coups mortels à cet ingénieur originaire de Marseille ? Frédéric Sapotille ? La justice est même convaincue de la préméditation de ce meurtre devenu un assassinat. Le principal intéressé nie. À sa manière. Déroutante.
Ainsi quand le président Cousté expose les faits à l'ouverture des débats, Frédéric Sapotille s'inquiète de l'accusation de vol qui concerne le portable de la victime. «Je voulais appeler les secours. Jamais je n'ai volé ce téléphone…»
Pas un mot sur le crime. Le président s'étonne. L'accusé se tait. «Entre 22 h 30 et minuit, l'heure de votre arrestation, vous n'avez appelé personne», rappelle le magistrat.
«J'ai essayé», jure l'accusé.
Fils d'un couple de Guadeloupéens, sportif, logisticien dans l'aéronautique, Frédéric Sapotille évoque à demi-mot une enfance à Cergy-Pontoise marquée par un père sévère. «Je n'ai pas été éduqué pour un être un assisté», dit-il à l'enquêteur de personnalité à propos d'une courte période de chômage. L'amour l'a amené à Toulouse. Et il a rencontré Christelle Castillon. Ils ont vécu quatre ans ensemble.
«C'était une fille formidable, qui aimait s'occuper des autres», annonce à la barre un de ses amis. Il tremble mais charge Frédéric Sapotille : menace, harcèlement, surveillance… Le portrait d'un tueur. Me Pons-Fournier s'inquiète. «Pourquoi ne pas avoir parlé plus tôt ?», demande l'avocate de la défense. «On ne me l'a pas demandé», s'excuse le témoin. «Les témoignages tardifs, je les prends toujours avec beaucoup de réserve», lâche l'avocate. Un point pour l'accusé. Un des rares dans une lourde première journée.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/02/26/1569866-une-famille-qui-s-interroge-un-accuse-qui-se-tait.html

mardi 26 février 2013

Dix mois avec sursis pour des violences conjugales

Les violences conjugales sont devenues à la justice ce que sont les Restos du cœur face à la crise économique que traverse le pays : une inflation. La preuve encore hier avec cet homme de 29 ans qui était jugé en comparution immédiate pour des violences supposées commises sur son épouse dimanche dernier sur la commune du Passage, alors qu'il est en instance de divorce. Violences auxquelles s'ajoutent le jour même des menaces de mort avec une arme, en l'occurrence un couteau, et de violences commises sur la même personne le 27 janvier à Agen.
Après avoir nié toutes formes de violences envers son ex en garde à vue, il a signifié par un hochement de tête au tribunal qu'il les reconnaissait. Mais lorsque la présidente Marjorie Lacassagne-Taveau lui a reposé la question, il est revenu sur ses aveux. À part les faits du 27 janvier où il avait été filmé par une caméra de surveillance.
Dans sa plaidoirie, son conseil Me Sophie Grolleau expliquera que ce jour-là, le 27 janvier, sans nouvelle depuis une dizaine de jours de la mère de leur enfant de 3 ans dont il a la garde, il avait retrouvé celle-ci au Havana Café au péristyle du Gravier. «J'ai vu cette vidéo et l'on dit qu'il lui a jeté l'enfant dans les bras et l'avait frappée, alors qu'il lui a remis, certes sans douceur, avec un geste vers sa tête sans conséquence».
À la barre, la victime a parlé «d'un bon père et d'un bon mari qui a pété les plombs lorsque je lui ai dit que je voulais partir. Je pensais que la garde à vue et la nuit passée en prison lui aurait fait prendre conscience, je m'aperçois que non». «Je n'ai pas envie de mourir mais de refaire ma vie», a-t-elle conclu.

Manipulé par une menteuse

«C'est une femme battue, harcelée par un mari jaloux qui veut qu'elle revienne», a enchaîné son avocate, Me Peis Hitier. L'accusation représentée par Violaine Jardel est allée dans le même sens, parlant d'une femme «qui vit dans la terreur depuis la séparation du couple». Elle a requis une peine de 8 mois de prison assortie d'un sursis de cinq mois avec mise à l'épreuve pendant 3 ans et mandat de dépôt à l'audience.
Pour la défense du prévenu, Me Grolleau a expliqué que son client était victime d'un plan pour mettre son client en prison avec «l'arme fatale qu'est la vidéo». «Il s'est fait manipuler par une menteuse», a-t-elle poursuivi avant de demander la relaxe pour les menaces de mort et l'indulgence du tribunal pour les faits filmés.
Après un long délibéré, le tribunal a relaxé le prévenu pour les menaces de mort, et l'a condamné à 10 mois de prison avec sursis et mise à l'épreuve pendant 3 ans avec interdiction de prendre contact avec la victime.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/02/21/1566320-dix-mois-avec-sursis-pour-des-violences-conjugales.html

lundi 25 février 2013

Tarbes. Mal luné, il violente sa mère

Et revoilà Dimitri une nouvelle fois devant le tribunal. 7 condamnations à son casier et une comparution pas plus tard que la semaine dernière, où il avait écopé de deux ans ferme pour vols. C'est donc dans le box, encadré par les gendarmes, qu'il comparaît cette fois. Le moins qu'on puisse dire, c'est que Dimitri, 21 ans à peine, n'est pas le chérubin gentil et doux dont une mère pourrait rêver. Ce «matin» du 8 septembre dernier à Bagnères, il sort du lit un peu avant midi, de méchante humeur, et se dirige vers la cuisine. Il a faim et veut se faire griller du poulet. Il apostrophe sa mère et lui demande où est la grille. Il y a fort à parier qu'il ne lui a pas demandé «Où est la grille, maman chérie ?» sur un ton dégoulinant de miel, mais bien plutôt avec les intonations d'une hyène en colère. La maman en question ne répond pas assez vite à son goût et pire, lui répond vertement elle aussi : «J'l'ai pas frappé quand même ! On s'est juste un peu engueulés, c'est tout, plaide-t-il. Elle a pris une fourchette pour me faire peur et elle voulait pas me laisser passer ni me dire où était la grille !» Quelle outrecuidance tout de même… Du coup, Dimitri prend la mouche, se précipite sur sa mère, la pousse violemment et l'envoie valdinguer contre le chanfrein de la porte. Ses blessures seront constatées par un médecin. «Ouais peut-être, ça, je dis pas, mais je l'ai pas frappée…», insiste-t-il. Une baffe ou une poussée aussi violente, c'est du pareil au même et cela constitue des violences caractérisées, aggravées par le fait qu'elles ont été perpétrées sur sa mère. «C'est sidérant, tance la procureure Annie Servat. Ce jeune se lève en fin de matinée et invective sa mère qui ne trouve pas le gril asse vite pour lui. Il la pousse, on en voit le résultat à l'examen médical et maintenant, par-dessus le marché, il tente de minimiser. Compte tenu de son casier, je demande un mois ferme.» Dimitri, qui n'a pas d'avocat, va tenter, non de se défendre, mais de réclamer : «J'ai pas trop l'habitude des violences, c'est pas vraiment mon genre. Moi, c'est plutôt les vols. Alors, j'pourrais pas avoir une confusion avec les autres peines, siouplaît ?» Le président Hoareau lève un sourcil et lui coule un regard sidéré avant de prononcer son jugement : un mois ferme, sans confusion : «Il s'agit de votre propre mère : ça vous fera réfléchir et peut-être à l'avenir, ne pas l'oublier.»

 
 
 

dimanche 24 février 2013

Montauban. 18 fois condamné pour alcool au volant

Il a juste trente-huit ans et le président Birgy en détaillant son casier judiciaire lui rappelle qu'il a passé environ la moitié de sa vie derrière les barreaux. Avant de prendre à nouveau condamnation il en est déjà à 26 dont 17 pour conduite en état d'ivresse, quatre sans permis et le reste pour des actes de violences conjugales. L'alcool en la circonstance c'est pire qu'un fléau et ça mérite d'être soigné. Le 28 janvier dernier dans les rues de Montauban il ne peut éviter un contrôle de police qui se passe mal… pour lui. Il conduit sans permis, une voiture qui semble-t-il a eu ses quatre pneus crevés et ce soir-là il a oublié une fois encore de boire de l'eau. Il est manifestement ivre, mais cela restera comme tel car il refuse de se soumettre au dépistage d'alcoolémie prétextant qu'il ne sait pas comment ça marche !!!
Ramené tant bien que mal au commissariat Mo. B est vite identifié comme un sujet en récidive légale. Qui venait de sortir de prison que depuis le 16 novembre 2012. Auditionné, déféré devant le parquet il est à nouveau écroué pour une comparution immédiate. Mais le jour de celle-ci étant trop près de celui de ses frasques avinées il n'est pas en état de s'exprimer logiquement. Et donc prolonge son séjour jusqu'à hier après-midi. Ses tentatives de justifications ne semblent guère convaincantes aux juges. Au nom du ministère public Marie-François d'Esparbès-Serny requiert trente mois de prison dont six assortis du sursis mise à l'épreuve et elle demande la confiscation de la voiture.
L'avocate du prévenu ne s'aventure pas sur l'accumulation des condamnations, de cette récidive maladive. Elle tente d'expliquer au tribunal que plus que de l'enfermement et cette litanie de condamnations son client a besoin d'un traitement pour stopper sa consommation excessive d'alcool avec toutes les conséquences que cela engendre. Elle réclame notamment une demande d'expertise psychiatrique, puis une prise en charge de soins appropriée à la problématique de l'alcool.
Ce qui l'amène à réclamer que les réquisitions de la procureur de la République soient ramenées à de plus justes proportions. Sachant que cet homme a réussi plusieurs diplômes manuels derrière les barreaux et pourrait travailler pour apporter un peu de bonheur enfin à sa compagne et à leur jeune enfant de quatre ans. Au terme d'un long délibéré, le tribunal rend son verdict. Mo. B est reconnu coupable et condamné à 18 mois de prison dont neuf assortis du sursis mise à l'épreuve durant deux ans et une nouvelle obligation de soins pour éradiquer sa propension exagérée à boire. Son maintien en détention est confirmé et il repart donc sous la solide escorte des surveillants de l'administration pénitentiaire en charge des transferts de prisonniers depuis le 27 novembre 2012.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/02/20/1565217-montauban-18-fois-condamne-pour-alcool-au-volant.html

samedi 23 février 2013

Procès du soldat tueur : 30 ans de prison pour le double assassinat

Raymond Térématé a été condamné hier soir pour le double assassinat de Saint-Eutrope à 30 années de réclusion criminelle. 10 ans ont été prononcés contre Bérengère Jappet-Granon.
Sa place dans le box des accusés sera donc restée vide jusqu'au bout. Après avoir comparu lors des deux premières journées d'audience, Raymond Térématé a définitivement jeté l'éponge. Sauf s'il interjette appel, ce qu'il a laissé entendre avant même la tenue de ce premier procès, il ne connaîtra pas l'effet-couperet d'un verdict de cour d'assises.

«Le défi ultime»

Reconnu coupable d'enlèvement, de séquestration et de deux assassinats sur les personnes de Hakim Aïssa et Benjamin Genet, le Tahitien a été condamné, tard hier soir, à 30 années de réclusion criminelle. Bérengère Jappet-Granon, qui était poursuivie pour complicité pour le deuxième forfait, a écopé de 10 ans de prison.
Avant ce verdict, c'est «seul contre tous», que l'avocat agenais, Me Philippe Bellandi a porté hier après-midi la voix d'un accusé qui a renoncé lui-même à se défendre. Une solitude assumée, lui qui déclara d'entrée : «J'entends les attentes dans la salle: «ça, ça vaut «perpette»... Et j'imagine les plus sensibles s'interroger : «Le pauvre, qu'est-ce qu'il va pouvoir nous dire ?». Eh bien, non, je suis heureux d'assurer sa défense . C'est le défi ultime de l'avocat pénaliste que je suis que de défendre celui que tout accable».
Regrettant l'attitude de Térématé durant ces deux premiers jours, il l'avertit : «C'est dangereux, ils vont tous te tomber dessus». L'avocat poursuivit à l'adresse des jurés : «Je n'arrive pas à comprendre pourquoi il veut sans cesse s'auto détruire. Mais il n'a pas peur, c'est le dernier maori qui fait le haka devant toute la troupe». Revenant sur les faits, Me Bellandi jugea qu'on avait «tapé trop fort» sur cet homme, et alla jusqu'à émettre l'hypothèse que Hakim Aïssa ait été tué par Genet. Quant au meurtre de ce dernier, il l'expliquera par la volonté de Bérengère de rompre avec son compagnon et d'utiliser pour cela le «bras armé» du Tahitien. Clamant qu'on ne pouvait pas salir «que» l'image de Térématé, il laissa entendre que sa coaccusée était «machiavélique», «manipulatrice», affirmant qu'«elle se moquait de ses enfants». Pour finir, et imaginant la peine, le conseil exhorta les jurés à «ne pas aller jusqu'à l'extrême».
L'argumentation était plus «simple», pour les deux avocats de Bérengère Jappet-Granon, tous deux partant du constat qu'il n'y avait «pas d'éléments objectifs, pas de témoins» qui puissent appuyer la thèse de sa complicité pour le meurtre de Benjamin Genet. Me Emmanuelle Franck le répéta : «Condamner quelqu'un pour complicité par instruction donnée, c'est rare, très rare ! Et là, il n'y a pas d'instruction précise. On peut penser tout ce que l'on veut de son comportement, dire qu'il est amoral, mais il n'est pas pénalement punissable. Bérengère a juste dit à Térématé : «Je n'en peux plus, fais ce que tu veux»
«Que l'enfer se termine»
«Comment vous expliquer qu'elle n'est coupable de rien ?», enchaîna son confrère, Me Alexandre Martin. «Bérengère a alimenté la folie de Térématé à son corps défendant. Vous pensez que lorsque celui-ci lui donnait un ordre, elle pouvait refuser ? Vous pensez qu'elle aurait voulu supprimer Benjamin alors qu'elle l'aimait et qu'elle était enceinte de lui ?»
Faisant référence aux meurtrissures de son existence et à son actuelle incarcération , l'avocat toulousain implora :«Elle a traversé un enfer et je veux que ce soir cet enfer se termine. Pour elle et pour ses enfants». Avant que ne tombe le verdict, la jeune femme a déclaré, sortant une photo de sa poche : «J'aime mes enfants»... Les jurés ne l'auront pas entendue.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/02/23/1568136-proces-du-soldat-tueur-30-ans-de-prison-pour-le-double-assassinat.html

Très lourdes peines pour avoir ligoté une femme de 75 ans à Mazamet

Le tribunal de Castres a examiné hier un dossier très désagréable. D'une part en raison des faits reprochés aux prévenus - au nombre de trois - et d'autre part en raison de l'âge de la victime : 75 ans. Les faits s'étaient déroulés le 18 avril 2011 derrière les murs d'une maison cossue de Mazamet où vit seule une veuve, ancien médecin anesthésiste. Vers 6 heures du matin, la dame ouvre une porte-fenêtre pour faire sortir ses chiens dans le parc de cette grande propriété du centre ville mazamétain. Deux individus, alors âgés de 24 ans, lui sautent immédiatement dessus et la conduisent jusqu'au garage. Là, ils la jettent au sol, lui enserrent les poignées puis les jambes avec des colliers, et enfin lui couvrent la bouche avec du ruban adhésif ! L'un des deux protagonistes s'assoit sur son dos pour l'empêcher de s'agiter ; il l'empoigne même par les cheveux et rejette sa tête vers le sol à chaque fois que la septuagénaire tente de prendre un peu d'air. Pendant ce temps, l'instigateur du coup se rend dans la maison et y fouille les pièces une par une à la recherche de ce pourquoi il déclare être venu : de l'or !

Arme de poing et cutter

Pourtant, point de coffre ni de kilos de métal jaune… Le jeune homme jette alors son dévolu sur quelques numéraires et bijoux, et sur deux cartes bancaires. Revenu au garage, il se met vite en demeure d'arracher à sa victime les codes d'accès des cartes. Dans un premier temps, celle-ci refuse obstinément. Le leader des malfrats ne va pas hésiter à utiliser des méthodes d'intimidation qui vont encore aggraver les charges retenues contre ce commando de voyous : il sort une arme de poing («factice», selon l'auteur) puis un cutter, avec lequel il menace même d'égorger les chiens devant sa propriétaire ! La septuagénaire finit donc par lâcher les fameux sésames et les deux agresseurs, satisfaits, prennent les jambes à leur coup. Quelque 400 m plus loin, ils retrouvent le jeune frère (21 ans) de l'inspirateur du coup. C'est lui qui a fourni l'argent pour acheter le matériel nécessaire à l'opération : gants, cagoules, survêtements sombres, arme. Le duo poursuit sa route. Le plus jeune les retrouvera quelques heures plus tard à la gare où ils prendront un train pour Toulouse. Entre-temps, les principaux acteurs de l'agression ont pu se rendre auprès de quatre distributeurs bancaires pour un retrait total de 1 600 €.

7 ans pour l'auteur principal

Hier, le président du tribunal castrais Fabrice Rives est revenu longuement et minutieusement sur les faits, soucieux de mettre en lumière l'exacte part de chacun dans le scénario. Il faut dire que l'instigateur avait décidé de longue date de prendre tout sur ses épaules de crapule récidiviste : 3 condamnations à son actif, dont la dernière le 3 octobre 2011 à Béziers qui lui a valu 3 ans de prison pour des faits similaires. Son compère présente, lui, un casier vierge. Un garçon au profil influençable qui a connu une enfance de maltraitance… Contrairement à son mentor, qui, bien qu'en rupture avec ses parents, a baigné au sein d'une famille équilibrée et plutôt aisée : une mère médecin et un père infirmier. Ce milieu médical explique sans doute la récente vocation exprimée par le plus jeune de la bande. Toutefois, sa première année d'étudiant en médecine a eu du mal à faire oublier son casier (5 fois mineur délinquant) et le rôle qu'il a joué dans cette triste affaire. La procureur, Cécile Deprade a donc demandé 2 ans de prison ferme à son encontre. Très remontée, elle a réclamé 3 ans contre le complice au casier vierge, puis, 6 ans à l'encontre du «chef» ! Au final, le tribunal s'est montré encore plus remonté : 7 ans pour Ahmed Zouaoui ; 4 ans, dont deux avec sursis mise à l'épreuve (SME), pour son frère Mehdi ; et 4 ans dont 1 avec SME pour Jérémy Arnone. Ajoutant à la surprise des avocats, trois mandats de dépôt immédiats ont été prononcés. L'audience s'est achevée dans une certaine confusion nécessitant l'intervention des services d'ordre.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/02/19/1564429-tres-lourdes-peines-pour-avoir-ligote-une-femme-de-75-ans-a-mazamet.html

vendredi 22 février 2013

Agen. Procès du soldat tueur : des souvenirs et une pluie de larmes

Les familles des victimes du double assassinat de Saint-Eutrope-de-Born sont venues hier raconter leurs souffrances, pointant du doigt des accusés «sans regrets ni compassion».
Les larmes ont beaucoup coulé hier, lors de la quatrième journée du procès des deux assassinats de Saint-Eutrope- de- Born. Des pleurs que n'a pas vus ni entendus Raymond Térématé, lequel n'a pas réintégré son box. Le Tahitien n'a ainsi pas fait face à la douleur des familles. «Même absent, il nous fait peur», relèvera Me Martial dans sa plaidoirie.

«Vous êtes des monstres»

On a donc, hier, longuement évoqué les deux victimes bien sûr, Hakim Aïssa et Benjamin Genet, mais aussi les trois enfants que ce dernier a eus avec la coaccusée, Bérengère Jappet-Granon. Trois petits, dont l'aîné, 7 ans à l'époque de la mort de son père a vécu le premier crime et est aujourd'hui «traumatisé», a «la peur des armes en même temps qu'elles le fascinent»….
Sa grand-mère, la mère de Benjamin Genet, est venue confier sa douleur, elle dont le mari s'est suicidé un an après les faits. Ce qui fera dire à la sœur de Benjamin, rapportant que Bérengère avait téléphoné à son père juste après la disparition de son compagnon en lui assurant qu'il l'avait laissée seule avec les enfants «Cela l'a fait pleurer». Et se tournant vers l'accusée, elle lui lança calmement : «Tu n'as pas commis un assassinat, mais deux…»
Toujours des témoignages d'une dignité à en pleurer, avec ceux d'une sœur et d'un frère de Hakim Aïssa. «Il ne méritait pas ça, nous ne méritions pas ça, sa fille ne méritait pas ça. On attend une réponse que l'on n'aura jamais, dit la première. On espérait un petit morceau de vérité, mais il est mort, mais on ne sait pas pourquoi et comment. Nous, on a rien». Pointant du doigt l'accusée, elle lâcha cette phrase : «Cette personne n'a pas de compassion, pas de regrets».
Plus dur encore, fut le frère qui dit d'une voix presque douce : «Vous êtes des monstres. J'aurai souhaité le dire aussi à… je n'ai pas de qualificatif pour lui»

On expliquera au petit

Les plaidoiries qui suivirent furent dans le ton. Me Edouard Martial, partie civile pour les membres de la famille Aïssa, a encore fait pleurer sur les bancs lorsqu'il évoqua «un garçon joyeux qui «ne parlera plus jamais». De même quand il lança : «Un homme qui en tue un autre et le met sur un bûcher, c'est impossible ? Si, c'est possible… Un homme qui en découpe un autre, c'est impossible ? Si c'est possible…». Évoquant l'absence de corps, il terminera : «Sa famille ne pourra jamais poser quelques brindilles sur la tombe de l'espiègle»
Tout autant d'émotion en suivant, quand Me Sandrine Derisbourg représentant les intérêts des trois enfants de Benjamin et Bérengère, a évoqué leur sort depuis le drame. «Les deux grands savent que je suis là et pourquoi, a-t-elle souligné et un jour on l'expliquera au petit dernier». Un petit dernier né en prison où il resta 18 mois dans un tête à tête obsédant avec sa mère, bercé par le bruit des clés et des serrures, découvrant le monde derrière les barreaux et qui aujourd'hui en est au contraire séparé».» Émotion, enfin, quand l'avocate toulonnaise, Me Mercier, conseil de la mère et la sœur de Benjamin Genet, eut pour sa part une formule forte à l'adresse de la coaccusée en faisant référence au Tahitien : «Elle a lâché son chien à l'attaque»…
Accusé d'enlèvement, séquestration et assassinats, Raymond Térématé encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Complice présumée du deuxième crime, Bérengère Jappet-Granon est exposée, théoriquement s'entend, au même couperet.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/02/22/1567300-agen-proces-du-soldat-tueur-des-souvenirs-et-une-pluie-de-larmes.html

Proxénétisme en famille : mère et fils condamnés

Maria, 55 ans et son fils Juan, 32 ans ont été jugés à l'audience des comparutions immédiates vendredi pour avoir aidé, assisté ou protégé la prostitution de deux jeunes femmes.
Ils avaient fait l'objet d'une étroite surveillance des policiers du groupe de voie publique, durant la semaine. Alerté par les allers et venues d'hommes, le directeur de l'hôtel avait donné l'alerte. Au cours de l'enquête, un témoin a admis avoir eu des relations tarifées avec les deux femmes. La mère et le fils ont été interpellés jeudi dans un hôtel-appartements toulousain pendant que les jeunes filles se trouvaient en compagnie d'un homme dans la pièce d'à côté. Ils étaient tous les quatre arrivés d'Espagne le lundi.
Lors de leur arrestation, les passeports de deux femmes espagnoles ont été découverts dans le sac de Maria, ainsi qu'un petit carnet indiquant des prénoms et des sommes d'argent. «On les a aidées à venir à Toulouse et sur le carnet je note la somme qu'elles me doivent pour le trajet», déclare Maria, à la barre. Puis Juan reprend, «je ne savais pas ce qu'elles faisaient. On a voulu les aider».
Le ministère public requiert douze mois d'emprisonnement.
Me Boissel , avocat, tente de donner vie à l'histoire racontée par les prévenus : «Les deux jeunes femmes disent qu'elles ne sont pas prostituées. Ils ont accompagné ces femmes jusqu'à Toulouse puis ils devaient aller à Paris».
Le tribunal n'a pas cru à cette version des faits et a condamné Maria à la peine de douze mois d'emprisonnement dont quatre mois avec sursis et Juan à la peine de douze mois d'emprisonnement dont six mois avec sursis.
La mère et le fils ont été conduits en prison à l'issue de l'audience.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/02/18/1563259-proxenetisme-en-famille-mere-et-fils-condamnes.html

jeudi 21 février 2013

Procès du soldat tueur : «chez nous, quand quelqu'un nous gêne, on le tue... et c'est terminé !»

Alors que la veille, le GIPN avait dû faire usage de la force pour le maîtriser, Raymond Térématé n'a pas assisté hier à son procès. Le reverra-t-on d'ici le verdict ? En attendant, les témoignages se succèdent.
On l'annonçait imprévisible, il a parfaitement répondu à sa réputation. Raymond Térématé, le Tahitien de 28 ans, accusé des deux assassinats de Saint-Eutrope- de -Born perpétrés en décembre 2009 et mars 2010, a persisté, hier, dans son refus de revenir dans le box de la cour d'assises, après qu'une nouvelle sommation à comparaître lui a été signifiée. Il est vrai qu'après la soirée particulièrement mouvementée de la veille, la fièvre qui l'habitait n'était peut-être pas retombée. Un «coup de sang» dont les murs du palais résonnent encore.
Descendu par les hommes du GIPN dans la geôle du tribunal, le gaillard a subitement «pété les plombs», frappant avec une violence rarement vue sur les parois et la porte en «Plexiglas» de sa «cage», jusqu'à en déformer totalement la serrure, au point que les hommes du GIPN eurent de grandes difficultés à l'ouvrir quand il fut décidé de l'en extraire.

Il refuse l'escorte du GIPN

Les policiers d'intervention ont dû ensuite faire usage de leur pistolet à impulsion électrique (communément désigné par le nom de la marque «taser») avant de le «saucissonner» et de le transporter à la maison d'arrêt où il était placé en isolement. Et où les incidents se sont poursuivis…
A l'huissier venu lui faire part hier matin de la sommation à comparaître, l'accusé s'est plaint de «violences» de la part des policiers d'intervention et dit refuser leur escorte. Quoi qu'il en soit, l'homme ne pourra être transféré ailleurs avant demain soir, date programmée de la fin de son procès, puisqu'il a tout loisir de décider de revenir dans le box jusqu'à l'heure du verdict.
Si ces événements monopolisent l'attention, le procès continue, pour la mémoire des deux victimes Hakim Aïssa et Benjamin Genet, évidemment, mais aussi pour Bérengère Jappet-Granon, la complice présumée.

Reviendra-t-il ?

Visiblement enhardie par l'absence de son ancien amant - elle déclarera qu'il l'a menacée la veille avec des gestes non équivoques lorsqu'elle témoignait- la jeune femme contesta plusieurs déclarations qu'on lui prêtait et assura, par rapport à la mort de Benjamin Genet, son compagnon : «J'étais mal, malheureuse. J'ai dit aux enfants que leur père était parti». «Mais leur avez-vous dit quand il reviendrait ?», interrogea la présidente Annie Cautres. «Non, je n'ai rien dit…».
À la veille du verdict, la question se pose : Raymond Térématé reviendra-t-il pour la fin de son procès ? Si c'est le cas, il sera la cible de toutes les parties, dont on ne sait laquelle sera la plus accablante à son endroit. Entre l'avocat général qui ne manquera pas de requérir une lourde peine, les avocats des parties civiles qui ont déjà montré qu'elles n'allaient pas le ménager et le défenseur de Bérengère Jappet-Granon qui ne se privera probablement pas de lui «taper» dessus pour démontrer que la coaccusée était sous son emprise, le Tahitien sera confronté à un véritable tir de barrage. Serait-il en mesure de le supporter, sans autre réaction que de fixer ses accusateurs de son regard noir et quasi menaçant ?

http://www.ladepeche.fr/article/2013/02/21/1566344-chez-nous-quand-quelqu-un-nous-gene-on-le-tue-et-c-est-termine.html

Ils avaient tabassé un ado pour une barre chocolatée

Le gérant d'un magasin du quartier de Bourassol et un de ses amis ont été jugés vendredi matin devant le tribunal correctionnel de Toulouse pour le passage à tabac d'un adolescent qui avait volé une barre chocolatée.
Dans l'après midi du 21 avril 2011, Patrice, 45 ans et Bruno, 43 ans, avaient roué de coups un adolescent de 15 ans après le larcin. Lorsque la victime est revenue acheter une canette de boisson énergisante l'après midi, les deux hommes l'ont emmené dans l'arrière boutique du magasin et se sont défoulés sur Abdelkader. A l'arrivée des policiers, il y avait une flaque de sang sur le sol et le jeune homme était inconscient. A l'audience, le président regrette : «Vous n'avez pas le droit de vous faire justice vous même».
«J'avais bu et je prenais un traitement contre le stress», raconte Bruno à la barre du tribunal. «J'ai un problème avec l'alcool, je le sais», poursuit Patrice, le gérant du magasin.
Me Delpy, avocat de la victime, rappelle que son client avait quinze ans au moment des faits.
«Les faits sont graves car la victime a été passée à tabac dans l'arrière boutique», explique le ministère public. Il requiert à l'encontre de Bruno une peine de 30 jours amende à 20€ et à l'encontre de Patrice 20 jours amende à 20€. Mes Simon-Grassa et Damien de Laforcade, avocats des prévenus, relatent la prise conscience de leurs clients : «Ils ont compris qu'ils ne pouvaient pas se faire justice».
Décision attendue le 15 mars.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/02/18/1563396-ils-avaient-tabasse-un-ado-pour-une-barre-chocolatee.html

mercredi 20 février 2013

Agen. Bousculé, le Tahitien refuse l'affrontement et quitte son procès

Raymond Térématé, qui nie farouchement les deux assassinats de Saint-Eutrope de Born, a refusé hier après-midi de revenir à son procès, lequel a continué sans lui. La température est montée d'un cran.
Il avait changé de survêt, mais pas de position, persistant dans ses dénégations. Elle avait troqué son chignon pour une queue-de-cheval soigneusement ramenée sur les épaules. Les deux accusés du double assassinat de Saint-Eutrope de Born sont revenus hier matin dans le box de la cour d'assises de Lot-et-Garonne, mais seule Bérengère Jappet-Granon y a terminé sa journée.

«Bougé» par les avocats

Commençant à «bouillir» sous le feu des questions de la présidente Annie Cautres, d'un avocat de la partie civile, Me Edourad Martial, qui l'a particulièrement «bougée», et du défenseur de sa complice présumée, Me Alexandre Martin, cachant de moins en moins ses contrariétés face aux éléments à charge qu'on lui mettait sous le nez, multipliant les regards noirs vers sa coaccusée ou certains témoins, Raymond Térématé a craqué. Pas en revenant sur ses déclarations, surtout pas, mais en refusant de rejoindre le box à la reprise d'audience de fin d'après-midi.

Dégâts dans sa geôle

Malgré une sommation de comparaître qui lui a été adressée par la cour, le Tahitien a persisté dans son refus. Alors que la loi lui en donne la possibilité, la présidente Annie Cautres, ne l'a pas contraint à revenir par la force. Il est vrai que l'opération se serait révélée délicate, malgré la garde très rapprochée des trois, voire quatre hommes du GIPN qui ne le quittent pas d'une semelle depuis le premier jour.
L'homme a été emmené dans une geôle du palais de justice où il aurait causé quelques dégradations. Et il paraissait hier soir peu probable que Térématé accepte de comparaître à nouveau, auquel cas le procès continuera sans lui, situation rare en assises.
Il est vrai qu'avec l'examen détaillé des faits, la journée a été rude pour l'accusé. Mais elle l'a été aussi pour les familles des deux victimes, Hakim Aïssa et Benjamin Genet. On a rappelé que le premier n'avait plus donné trace de vie à partir du soir de Noël 2009 et si on n'a jamais retrouvé de cadavre, les restes d'un bûcher découvert par les enquêteurs à proximité de la maison, ne laissent guère de doute sur ce qu'il est devenu. Et Bérengère a maintenu avoir vu le corps d'Hakim brûlant sur un bûcher…
«Assassiner un ami ?»
Le second a disparu le 2 mars 2010, jour où le Tahitien aurait déclaré à Bérengère : «Je lui ai mis une balle dans la tête. Il a pleuré comme un bébé». Le corps de Genet sera retrouvé le 6 avril, grâce aux indications de cette dernière, dans les bois qui jouxtent la villa de Saint-Eutrope.
Deux forfaits que l'accusé a encore catégoriquement rejetés hier, disant notamment à propos d'Hakim : «Je ne comprends pas pourquoi elle m'accuse d'avoir assassiné mon ami».
Térématé absent des débats, il n'y aura désormais plus qu'un seul son de cloche sur le banc des accusés, forcément à charge. En attendant celui de son défenseur, Me Philippe Bellandi.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/02/20/1565160-bouscule-le-tahitien-refuse-l-affrontement-et-quitte-son-proces.html

Albi. Trompé, il craque et frappe sa femme

Nouvelle affaire de violences conjugales, hier à la barre du tribunal, sur fond de ménage en galère, d'alcool et de champignons hallucinogènes.
Avant que l'affaire ne soit abordée, Me Claire Gimenez, qui représente Jérôme, prévenu d'avoir frappé sa compagne, détenu des armes et du cannabis, soulève une exception en nullité sur la garde à vue de son client. Mais cette fois-ci, le problème de procédure a été joint au fond. Il ne sera d'ailleurs pas retenu lors du délibéré qui a condamné le prévenu à 3 mois de prison avec sursis et mise à l'épreuve pendant 2 ans et 800 € de dommages et intérêts. Pascal Suhard, le procureur, avait pris les devants et confirmé que le parquet avait bien été avisé de la perquisition et de la garde à vue, une heure après.
«La victime a été entendue à 14 h 52 pour des violences conjugales à Albi. Elle a parlé d'armes au domicile et d'enfants en bas âge. Le contexte d'urgence était posé. À 16 h 50, poursuit-il méthodiquement, le prévenu était placé en garde à vue dans une situation délicate. À 17 h 35, la perquisition a démarré et le parquet avisé. Tout était lié. Il y
avait urgence à intervenir et tout a été fait. Il manque certaines mentions au procès-verbal mais le parquet était au courant de tout». Il a requis 4 à 6 mois de prison avec sursis et mise à l'épreuve, assortis d'une obligation de soins et d'une interdiction d'entrer en contact avec la victime.
La défense comprend bien le contexte d'urgence «mais il y a certains manquements au code de procédure pénale. Le parquet n'a pas été avisé comme il se doit», explique Me Gimenez avant d'aborder l'affaire.

«Elle a fait monter la pression»

En réponse à Me Émilie Delheure, qui confiait que la compagne du prévenu avait été choquée par les violences, la défense lui renvoie l'ascenseur.
«Elle n'a pas eu de comportement serein et apaisant envers son compagnon et leurs deux enfants. C'est une compagne qui boit, qui le trompe et qui a fait monter la pression».
Jérôme, 37 ans, a craqué ce 8 octobre 2012. Il avait bu, avalé quelques champignons hallucinogènes et frappé. Les policiers ont retrouvé chez lui deux armes de poing inutilisables (un 6,35 et un 22 long rifle) ainsi qu'une petite plantation de cannabis.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/02/15/1561590-albi-trompe-il-craque-et-frappe-sa-femme.html

mardi 19 février 2013

Agen. Le procès du soldat tueur sous haute surveillance GIPN

Raymond Térématé, le Tahitien de 28 ans accusé d'un double assassinat, comparaît depuis hier devant la cour d' assises, avec sa complice présumée. L'ancien militaire nie les faits, aujourd'hui évoqués dans le détail.
Effervescence au palais. Le procès des deux assassinats de Saint-Eutrope-de-Born, perpétrés en 2009 et 2010, a rempli, hier à Agen, le prétoire de la cour d'assises de Lot-et-Garonne pour une première journée d'audience qui s'est déroulée dans une atmosphère pour le moins inhabituelle, entre forces de l'ordre, micro, caméras et public aux aguets.

Le GIPN omniprésent

La présence des hommes du Groupement d'intervention de la police nationale (GIPN), venus «sécuriser» les débats, y est bien sûr pour quelque chose, une présence inédite en ce lieu. Et la personnalité de l'accusé principal, à l'origine de ce déploiement de force, a également contribué à attirer un nombreux public, jusqu'à des lycéens de Palissy venus découvrir ce qu'était un procès d'assises. Si l'on ajoute le nombre conséquent de parties civiles présentes à l'audience, cela aboutit à cette affluence et cette ambiance rarement vues.
Extrait hier matin de la maison d'arrêt d'Agen par quatre policiers du GIPN, Raymond Térématé est sorti tête découverte, au contraire de sa complice présumée, Bérengère Jappet-Granon, visage caché des regards. Dans le box, pas moins de cinq hommes en permanence pour «encadrer» l'accusé principal, trois du GIPN en plus de deux policiers agenais.
Alcool et cannabis à 9 ans
On passa même à quatre membres du groupe d'intervention quand la cour dut se déplacer dans la salle d'audience de la cour d'appel pour visionner l'audition d'un témoin, salle évidemment dépourvue de box, donc moins sécurisée. Et si d'aucuns «guettaient» d'éventuels premiers débordements, ils durent se contenter, pour cette première journée, de quelques répliques bien senties de l'homme de Tahiti.
Longuement interrogé sur son parcours de vie par la présidente de la cour, Annie Cautres, Térématé renouvela certes ses dénégations, mais, jusque-là, sans excès.
«Je suis innocent, je n'ai rien à voir avec tout ça», lui lança-t-il. Ajoutant un peu plus tard : «Je suis là pour de soi-disant faits d'assassinats»… «Vous auriez avoué à un codétenu», insista-t-elle ? «Je n'ai jamais eu de codétenu».
Des questions sur sa vie sentimentale, ses relations avec les femmes ? «ça, c'est intime». Une autre sur un cambriolage commis à l'âge de 16 ans ? «On ne va perdre de temps avec ça». Telle déclaration faite à la juge d'instruction ? «Elle n'a pas compris. Elle avait bu (sic)…»
Le Polynésien ne contesta que peu, en revanche, le déroulé de son enfance dans son île. Une enfance pas vraiment comme les autres, de ses propres dires : cannabis et alcool dès l'âge de 9 ans - «pour faire comme les grands, comme les bandits»-, l'exclusion du collège en 4e, les premiers vols… «Pas intéressé par l'école mais par l'argent», au point de cultiver du cannabis pour le vendre… et acheter de l'alcool.

«Une forte tête»

À 19 ans, il rejoindra la métropole pour s'engager dans l'armée, intégrant le régiment de chars de combat de Mourmelon où il sera chasseur de première classe, mais pas un «bon» soldat viendra dire son ancien officier qui l'avait pourtant intégré dans un escadron adapté pour «gérer les fortes têtes».
Térématé fera connaissance de sa complice présumée, Bérengère Jappet-Granon, par le biais d'Hakim Aïssa, la première des deux victimes, qui passa donc ce jour de Noël 2009 à la villa de Saint-Eutrope. On connaît la suite, une suite dont le Tahitien se déclare totalement étranger. «C'est quoi une victime», lui demanda la présidente ? «C'est comme moi…»

http://www.ladepeche.fr/article/2013/02/19/1563972-dans-le-box-des-accuses-un-chasseur-de-premiere-classe.html

Marseille : le "cauchemar" de l'agent de l'Urssaf séquestré

Le scénario fait froid dans le dos. Sur le banc des parties civiles, Pascale B., contrôleur de l'Urssaf, assure qu'avec ce procès, elle "revit un cauchemar". C'est la première fois, depuis le 8 janvier dernier, qu'elle croise à nouveau Christian Blanc dans l'entreprise duquel elle s'était rendue pour un contrôle routinier. Elle y a vécu une séquestration qu'elle décrit d'un sadisme inouï.
Lorsqu'elle se présente ce matin-là, un homme tout habillé de noir l'accueille sur le parking de la zone d'activité Artisanord dans le 15
e arrondissement. "Garez-vous là et prenez toutes vos affaires", lui intime-t-on. L'entrepreneur la fait pénétrer dans un premier bureau dont il ferme la porte à clé. Dans une seconde pièce, à son tour verrouillée, il retire la poignée, enfile un gant en latex. Et pointe une arme. "Il était à 50 centimètres de moi", précise Pascale B. Elle doit déposer sur la table ses téléphones et ses papiers d'identité. L'homme note l'adresse personnelle de la fonctionnaire : "J'aime bien connaître les gens à qui j'ai affaire". Le contrôleur doit ouvrir son sac dans lequel Christian Blanc jette 60 billets de 50 €. "Il m'a demandé un document qui justifiait qu'il était à jour de ses cotisations. Il a employé l'expression : "un document prouvant qu'il était vierge comme une petite fille de 5 ans".
Et pour la dissuader de tout raconter à la police, l'homme a sorti une grenade en ajoutant qu'"elle pouvait sauter à n'importe quel moment dans ma cuisine pendant qu'on regardait en famille l'émission Qui veut gagner des millions ? Puis il m'a demandé : le message est bien clair".
"Un guet-apens"
Faux ! Faux ! Faux ! rétorque Christian Blanc, 47 ans, qui propose un autre scénario. "Elle m'a dit : vue la situation de votre société déjà condamnée, vous allez me donner 6 000 pour que je dise que tout va bien". Mais alors pourquoi Pascale B., tremblante, se serait précipitée dans le bureau de son directeur pour lui remettre les 3 000 € jetés dans son sac ? questionne son défenseur Me Stéphane Ceccaldi.
Le jour des faits, Christian Blanc avait confié à sa soeur, gérante en titre de la société, que le rendez-vous s'était mal passé, qu'il l'avait insultée, menacée de mort. Et pourtant Christian Blanc ne devait pas un centime à l'Urssaf. "Il n'avait aucune raison de redouter ce contrôle de routine", selon Me Fabien Perez, défenseur de l'organisme de collecte. En garde à vue, Christian Blanc convenait avoir "explosé.J'ai pris sa demande de 6 000 comme une agression. Je l'ai insultée. Je lui ai dit : Attention, on est dans une famille de tireurs, si on cherche à nous faire du mal, on n'hésitera pas à prendre les armes". Et en écho à la victime, il dit que l'audience lui "fait revivre ce cauchemar".
Les problèmes psychiatriques du prévenu semblent devoir expliquer ce mauvais scénario. Sa compagne le présente comme "surmené. Il s'est renfermé sur lui-même". Son avocat, Me Bernard Hini, souligne que son psychiatre lui prescrivait un antidépresseur "assommoir". Le 9 janvier, la garde à vue avait dû être levée pour une hospitalisation en milieu psychiatrique, un expert concluant à "un syndrome de dépersonnalisation".
Ces problèmes psy expliquent les réquisitions du procureur Pierre-Yves Pezzino, selon lequel tout cela est "très grave", y compris la tentative de corruption. Pour ce "guet-apens" tendu par un homme "border-line", il a réclamé deux ans de prison assortis d'un sursis avec mise à l'épreuve comportant une obligation de soins. Jugement le 27 février.

http://www.laprovence.com/article/actualites/marseille-le-cauchemar-de-lagent-de-lurssaf-sequestre

lundi 18 février 2013

Refus d'obtempérer, contresens sur l'A62, détention de drogue : 4 ans de prison pour le conducteur

L'affaire à l'époque avait fait grand bruit (La Dépêche du Midi du 21 janvier 2012). Il est environ 22 h 15 ce mercredi soir, sur l'A 62 non loin de Montauban. Une Peugeot 406 immatriculée en région parisienne est flashée à 158 km/h. Les gendarmes de la BRI de Montauban interceptent le conducteur et avec le panneau lumineux lui intiment l'ordre de les suivre jusque dans les locaux du peloton de l'autoroute à la sortie de la gare de péage de Bressols.

Phares éteints

Non loin de la bretelle de sortie, profitant d'une voiture s'intercalant entre lui et la Renault Mégane des gendarmes, le conducteur fait demi-tour sur la chaussée et repart en direction de Toulouse plein gaz en se mettant à contresens sur la bande d'arrêt d'urgence. Les gendarmes sortent de l'autoroute et sur l'autre voie le suivent en déclenchant un processus d'alerte. La course va s'éterniser sur un peu plus de 20 kilomètres jusqu'à la sortie d'Eurocentre à Castelnau d'Estretefonds. Le conducteur prend des risques insensés, roule phares éteints et ne les remets que quand il s'approche des poids lourds et véhicules montant entre Toulouse et Montauban.

De graves infractions dictées par le stock de drogue

C'est miracle que sur ce trajet de plus de trente kilomètres il n'y ait pas eu le moindre choc, le moindre accrochage, le moindre accident.
Les gendarmes réussissent à la maîtriser et à l'amener dans un de leur véhicule au peloton où il est placé en garde à vue. Cet habitant d'Evry âgé de 31 ans, conduisait sans permis à cause de l'annulation de tous ses points. Il a été contrôlé positif lors du dépistage aux stups. Mais ce que l'on ne put dire dès le lendemain c'est que l'individu était placé en garde à vue non seulement pour ces délits routiers. Mais parce qu'un camion patrouilleur des ASF en faisant les fossés sur la partie du délit avait trouvé un sac de sport contenant 32,945 kg de résine de cannabis (valeur d'au moins 165 000 € à la revente) que Karim El Harrachi avait jeté en conduisant à l'envers sur la bande d'arrêt d'urgence. En détention provisoire depuis presque treize mois il comparaissait hier devant le président Birgy et ses assesseurs. Il reconnaît qu'il transportait pour d'autres cette marchandise achetée à Barcelone, qu'il avait jeté par-dessus bord car il avait eu peur. Au nom du ministère public Véronique Benlafquih réclamait une peine de six ans ferme pour une récidive remontant à 2003. Les deux avocats de la défense écartaient la récidive car la peine de condamnation fut purgée avant en préventive et ils réclamaient une peine moins sévère, soutenu qu'il est par sa famille qui lui a aussi trouvé un emploi en région parisienne. Au terme d'un délibéré d'une quinzaine de minutes le tribunal le reconnaissait coupable et le condamnait à 4 ans ferme avec maintien en détention.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/02/13/1559420-bressols-quatre-ans-de-prison-pour-un-contresens-stupefiant-sur-l-a-62.html

dimanche 17 février 2013

Pamiers. Ivre, il se trompe de lit et de compagne

L'affaire est cocasse. Elle se déroule à Pamiers. Ce week-end, un Appaméen, militaire de son état, rentre ivre à son domicile. Jusque-là, ça arrive à d'autres… sans qu'ils aient à finir dans cette chronique. Mais voilà que notre homme, ne se rend pas dans son appartement, mais dans un autre situé dans la même résidence. Il veut y rejoindre une amie, et pas pour lui faire la lecture. Il fait nuit, et l'on sombre alors en plein vaudeville : voilà que l'intrus qui a du mal à faire la part des choses, dans le noir de surcroît, se rend dans une chambre qui n'est pas la bonne ! Il se glisse dans le lit et enlace assez furieusement celle qui s'y trouve. Hurlements, stupéfaction, l'occupante hurle, et l'intrus s'arrête là dans sa démarche. Mais la victime ayant porté plainte, le quidam est amené sans histoire, à l'hôtel de police. «Je me suis trompé», aurait-il avoué pour sa défense. Il met cet égarement sur le compte de l'ivresse et jure ses grands dieux qu'il ne voulait pas toucher un cheveu de celle qui occupait le lit.
Bref, la méprise serait sincère ! La victime, elle, est plus circonspecte. L'auteur présumé des faits a été déféré hier dans le courant de l'après-midi.
Il pourrait être remis en liberté sous contrôle judiciaire, avant d'être traduit devant le tribunal pour deux chefs de mise en examen, agression sexuelle et violation de domicile !

http://www.ladepeche.fr/article/2013/02/13/1559511-il-se-trompe-de-lit-et-de-compagne.html

samedi 16 février 2013

Cambriolages à Vannes. Trois mois ferme aux deux Géorgiens

C'est avec l'aide d'une traductrice que les deux Géorgiens interpellés vendredi à Vannes en flagrant délit se sont expliqués sur leur tentative de cambriolage. Aucun de ces deux hommes, âgés de 26 et 31 ans, ne parle un mot de français. Ils sont entrés en France illégalement il y a quelques mois.
L'un était déjà à Vannes quand l'autre l'y a rejoint. C'est la faim, selon eux, qui les a amenés à fracturer le garage d'un riverain de la rue Marie-Lefranc, vendredi après-midi, dans le quartier de Saint-Guen. Mais n'y trouvant pas de nourriture, ils se sont mis en quête de biens qu'ils auraient pu revendre. C'est alors qu'un voisin les a aperçus escaladant le grillage de la propriété et a alerté les policiers. Ces derniers ont interpellé les deux hommes à l'intérieur de l'habitation. La maison était sens dessus dessous. Mais, raconte le plus âgé des Géorgiens, ils n'y sont pour rien. Aussi improbable que cela puisse paraître, le duo aurait trouvé les lieux en l'état.

Les dollars ? : « C'est un porte-bonheur »

Les enquêteurs ont essayé de faire le lien avec de précédents cambriolages perpétrés à
Vannes. Ils se sont étonnés de voir une montre de marque au bras d'un des cambrioleurs. Ce dernier était également en possession de dollars américains. Or des dollars avaient été dérobés dans un pavillon, dans le quartier de Tohannic, la semaine dernière. « C'est un porte-bonheur. J'ai ces billets sur moi depuis des années », raconte le Géorgien. Aucun élément tangible n'a finalement pu permettre à la justice de leur imputer d'autres faits que ceux pour lesquels ils étaient jugés hier. Conformément aux réquisitions du parquet, ils ont été condamnés à une peine de prison ferme et ont été incarcérés pour trois mois à la maison d'arrêt de Vannes.

http://www.letelegramme.com/ig/generales/regions/morbihan/cambriolages-trois-mois-ferme-aux-deux-georgiens-12-02-2013-2002159.php

vendredi 15 février 2013

En état d’ivresse le conducteur avait tué un piéton au petit matin

Costumes noirs de rigueur et mines fermées, dans cette salle d’audience du tribunal de grande instance, hier. Car si on jugeait l’auteur d’un terrible accident de la circulation survenu quai Saint-Vincent, à Lyon, le corps de la victime multitraumatisée venait hanter les souvenirs de cette nuit de week-end, le 7 novembre 2010.
Une mort qui, sans l’effet conjugué de l’alcool (1,6 g/litre de sang), du shit et de l’inconscience, aurait pu être évitée. « Je ne l’ai pas vu surgir et j’y pense tous les soirs, car ce ne sont pas des choses qui peuvent s’oublier. » Tremblant à la barre, Benoit D., 29 ans, vendeur dans une grande surface du 9e arrondissement de Lyon, a beau refaire le film dans sa tête, il y a des blancs. L’alcool ? Oui. « Avec deux amis, on a bu des verres en boite. » La drogue ? « On a fumé un joint à plusieurs. » La vitesse ? « Je ne crois pas avoir roulé trop vite. »
Et c’est là que ça grince. Des témoins ont vu la Volkswagen slalomer sur les quais de Saône et, pour dépasser un véhicule, emprunter la voie réservée aux bus sur la droite à la hauteur du 25, non loin du pont dit de l’Homme de la Roche. Fatale et acrobatique manœuvre car Damien L., 22 ans, originaire de Dijon et étudiant à Lyon, s’est justement engagé sur la chaussée pas vraiment à jeun lui aussi, il est vrai. Le piéton est percuté et rebondit comme un pantin sur le capot de la voiture et retombe sur la chaussée à plusieurs dizaines de mètres.
Une question hante sa mère : le chauffard lui aurait-il roulé dessus avant de s’arrêter un peu plus loin sur un parking ? Question qui restera sans doute sans réponse, et ajoute au malheur d’une famille anéantie par cette tragédie. Benoit, qui n’a jamais été condamné, a été, dès le lendemain des faits, placé sous contrôle judiciaire. Aujourd’hui, le parquet réclame quatre ans de prison, dont 24 à 30 mois avec sursis et mise à l’épreuve, « pour un conducteur du petit matin qui a vraiment pris tous les risques ».
Carine Monzat, pour la défense, consciente de la gravité de la situation et « d’un jugement qui de toute façon ne sera pas satisfaisant au vu du drame humain », a plaidé dans le sens d’un aménagement de peine, avec suivi d’un garçon qui jusqu’alors n’avait jamais fait parler de lui. Un suivi qui, selon elle, serait le prolongement de la décision de la juge d’instruction, d’éviter à l’époque même des faits le placement en détention. Le jugement a été mis en délibéré.
http://www.leprogres.fr/faits-divers/2013/02/06/en-etat-d-ivresse-le-conducteur-avait-tue-un-pieton-au-petit-matin

jeudi 14 février 2013

Goux. Il avait menacé son ex avec un fusil : il retourne en prison

Joël, 42 ans, a demandé un délai pour préparer sa défense, hier. Le 2 janvier, à Goux, il s'est présenté au domicile de son ex… avec un fusil de chasse à canon scié, pour voir ses trois enfants selon ses premières déclarations. Seulement voilà, il est rentré par effraction, a tiré et effrayé toute la maisonnée, qui s'est réfugiée à l'étage. Il a fallu l'arrivée du peloton d'intervention interrégional de la gendarmerie pour qu'il s'enfuit par la porte de derrière avant d'être finalement arrêté chez lui, à Panjas. Sa souffrance était telle, à l'époque, qu'une mesure d'hospitalisation d'office a été prise à son encontre. Mais, à sa sortie de l'hôpital, il n'a pas échappé à la révocation du sursis qui pesait sur lui depuis une précédente agression, le 23 février 2011. Eh oui, Joël en était déjà à quatre agressions caractérisées contre son ex, dont il avait interdiction de s'approcher. C'est la raison pour laquelle il purge une peine de 4 mois ferme à la maison d'arrêt d'Agen, d'où il a été extrait pour comparaître hier. Sa demande de délai ayant été acceptée par le tribunal (il sera jugé le 19 mars), le procureur a demandé un mandat de dépôt à son encontre «pour écarter une éventuelle réitération des faits». Il a été suivi par le président.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/02/08/1555946-il-avait-menace-son-ex-avec-un-fusil-a-goux-il-retourne-en-prison.html

mercredi 13 février 2013

Montauban. Prison ferme requise contre l'escroc aux bijoux

C'est le genre d'affaire qui prend un peu plus d'épaisseur chaque fois qu'elle est inscrite au rôle d'une audience d'un tribunal de grande instance. Car le prévenu est coriace, vindicatif, procédurier, bavard et sans scrupules. Un peu comme le Tour de France ou un cirque en représentation Bruno Herpin faisait escale place du Coq pour la dernière audience collégiale. Trois gendarmes encadraient le menotté qui avait été extrait de sa cellule de la maison d'arrêt de Luynes (Bouches-du-Rhône) pour venir s'expliquer des dégâts causés dans la cité d'Ingres à deux commerçantes Montalbanaises : Nadine Moutet qui depuis a baissé le rideau de sa boutique Inès G (rue de la Résistance) et Cathy Gaulin la dynamique chapelière de la rue des Carmes qui se voit réclamer et être obligée de payer 27 000 € pour un colis contenant au maximum en l'an 2000 environ 300 francs de bijoux fantaisie. Le prévenu au crâne rasé s'avance vers la barre avec une veste de survêtement garni d'un gros col de fourrure, un jogging dans lequel il flotte et des chaussures de sports pour compléter un portrait du vieux sportif décontracté. Il lui est reproché donc suite à la plainte de Cathy Gaulin de faux en écriture et escroquerie. Cela n'émeut pas plus que cela le prévenu venu avec son dossier sous le bras. Il écoute le récit de ses frasques précédentes, de sa condamnation en cour d'appel (lui dit qu'il s'est pourvu en Cassation) et on décortique sa façon d'agir avec des bordereaux de liasses de valeurs déclarées remplis à la main, sans date lisible, ni poids du contenant du colis et parfois des falsifications des signatures des soi-disant destinataires.

Des valeurs falsifiées et non déclarées

Plus fort que Jésus-Christ avec la multiplication des petits pains, lui augmente de façon inflationniste ce qu'il envoie depuis le petit bureau de Mane en Comminges. Ensuite c'est parole contre parole. Une association des victimes du couple Herpin s'est constituée. On a recensé 75 dossiers traités par autant de tribunaux. Et il est loin d'avoir perdu à chaque fois. Il affirme même au président Birgy qu'il a 50 arrêts de cours d'appels favorables. On continue d'argumenter d'un côté et de l'autre. Isabelle Rossi pour Cathy Gaulin déplore que certaines pièces soient absentes de son dossier et d'autres de piètre qualité.

Prison ferme ou relaxe ?

Elle détaille les préjudices matériels et moraux de sa cliente et réclame condamnation du prévenu écroué depuis mars 2010 jusqu'en 2 015.De son côté le ministère public par la voix de Bernard Lambert pour cet ensemble de tromperies réclame quatre mois de prison ferme pour ce dossier. En défense Me Amélie Villageon relève que le dépôt de plainte est tardif, que sur le fond l'escroquerie est prescrite dans le temps. Puis elle se lance dans un exposé très technique, un tantinet hermétique pour le commun des mortels, presque soporifique pour une partie de l'assistance et très technique. Aux termes de son intervention elle ne réclame rien d'autre que la relaxe de son client pour l'ensemble des arguties développées.
Le président Birgy et ses assesseurs se donnent jusqu'au mardi 26 mars pour rendre leur délibéré.
La condamnation à venir pesant vraiment peu dans le parcours juridico-carcéral du prévenu. Qui eut tout loisir de discuter avec ses geôliers sur le chemin du retour vers sa prison sécurisée de Luynes.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/02/07/1554763-de-la-prison-ferme-requise-contre-l-escroc.html

mardi 12 février 2013

Arche de Zoé: Breteau et Lelouch condamnés et arrêtés à l'audience

Le président de l'association L'Arche de Zoé et sa compagne étaient présents pour le délibéré mardi. Ils ont été arrêté juste après le verdict par les gendarmes.
Eric Breteau et sa compagne Emilie Lelouch ont été condamnés mardi à deux ans de prison ferme et immédiatement arrêtés à l'audience, pour avoir tenté d'exfiltrer depuis le Tchad et vers la France 103 enfants présentés comme des orphelins du Darfour.
Absents lors du procès, le président de l'association L'Arche de Zoé et sa compagne étaient présents pour le délibéré. Ils ont arrêtés par les gendarmes à l'audience. Les quatre autres prévenus ont quant à eux été condamnés à six mois et un an de prison avec sursis. L'association a été condamnée à 100.000 euros d'amende et dissoute.

Aix : le procès du déferlement d'une violence hyperalcoolisée

Ces deux-là ne boxaient pas dans la même catégorie. Michel Granero, 47 ans, mesurait 1m68 pour 59 kilos ; Renauld Ballestero lui rendait 15 centimètres et quelques kilos. Surtout, Renauld avait déjà flanqué une raclée à Michel, 16 ans auparavant, pour une sombre histoire de citrons. "Mais je n'avais pas donné le premier coup, jure l'accusé âgé de 47 ans aussi, ni il y a 16 ans, ni cette fois-ci".

Durant l'enquête, Renauld assurait même avoir prévenu Michel de "ne pas le chercher", ce soir-là. Il faut dire que l'accusé - déjà condamné pour des violences volontaires et bien connu des services de police aixois pour son agressivité imbibée d'alcool -, n'était pas en état de parlementer. "Il avait bu une quinzaine de bières d'un demi-litre chacune, dans l'après-midi, en jouant aux boules" explique le président Calmettes.

On apprendra à l'audience que Renauld avait également fumé deux joints et ingurgité du Valium et un autre anxiolytique hyperpuissant - seulement prescrit en petites doses par les médecins -, qu'il avoue avoir acheté à un patient rencontré lors d'un de ses multiples séjours à l'hôpital psychiatrique Montperrin. "En prenant tout ça, vous êtes une bombe sur pattes, Monsieur" peste le président.

La (sur)vie tient parfois à rien

Ce soir-là, il a littéralement explosé : les coups de poings ont fracassé le visage de Michel - lui aussi passablement aviné avec près de 2,5g d'alcool dans le sang - qui est rapidement tombé au sol, près du groupe scolaire Joseph d'Arbaud. "Puis, il a été fini au sol à coups de pied" lâchait, à la cour, l'un des enquêteurs de police. Entre-temps, le fils de Renauld, prénommé Malik, 17 ans à l'époque, arrivait sur les lieux du carnage. Il assurera tout au long de l'enquête qu'il a tout fait pour les séparer.

Sauf que le témoignage d'une demoiselle, qui prenait l'air sur son balcon au moment du combat de rue, le mettra clairement en cause : "Oui, je voyais deux personnes donner des coups de pied", est-elle encore venue confirmer à la barre, hier. Reste que les investigations n'ont pas permis de le mettre clairement en cause ; il sera donc jugé en mars, par le tribunal pour enfants, seulement pour "non-assistance à personne en danger". Le jeune homme, en rentrant chez lui, n'avait pu appeler les pompiers, faute de crédit sur son portable. La (sur)vie tient parfois à rien...

Son père, lui, avait été confondu par le sang retrouvé sur ses baskets, ses vêtements et même sous les pattes de son chien, présent et surexcité lors de la bagarre. "Vraiment, s'il n'y avait pas eu l'alcool, y'aurait pas eu tout ça, jurait-il, dans le box, en implorant le pardon des parents et du frère de la victime. Je suis choqué de prendre conscience que j'ai tué quelqu'un de mes propres mains". Un commandant de police confirme le rôle autant néfaste que directeur de l'alcool : "Quand je l'ai interrogé, à jeun, Ballestero était calme, posé et argumentant. Et je crois savoir que la victime, elle, s'intéressait à l'Histoire de France et autres, mais l'alcool les transforme".
Michel, souffrant de graves lésions cérébrales, avait lâché prise en arrivant à l'hôpital Nord de Marseille, moins de deux heures après avoir été passé à tabac et avoir été retrouvé, pour une raison toujours indéterminée, entièrement nu. "Une vexation ultime, pour qu'il ait honte en reprenant connaissance" assure intuitivement l'enquêteur. Renauld, défendu par Me Lantelme, nie, mais n'explique rien. Pour ces coups mortels, il encourt 15 années de réclusion criminelle.
http://www.laprovence.com/article/actualites/aix-le-proces-du-deferlement-dune-violence-hyperalcoolisee

Saint-Eutrope-de-Born (47) : un corps brûlé, un cadavre et deux accusés

Deux êtres. Un homme et une femme. L’histoire dit même qu’ils ont été amants. Un duo présenté comme les rescapés d’un quatuor pour la dernière fois réuni pour le réveillon de Noël 2009, à Saint-Eutrope-de-Born, dans, avec trois ans de recul maintenant, la si bien nommée villa Malaise… Raymond Térématé, alias Tahiti, 30 ans l’année prochaine, et Bérengère Jappet-Granon, née en 1983, s’assiéront lundi prochain sur le banc des accusés de la cour d’assises de Lot-et-Garonne.
Le premier pour répondre des assassinats de Hakim Aïssa et Benjamin Genet. Deux crimes dont il se déclare innocent. La seconde pour complicité de l’assassinat de Benjamin Genet, le père de ses trois jeunes enfants. Le procès qui s’ouvrira dans une semaine est placé sous haute surveillance. Pour se prémunir des excès de personnalité de Raymond Térématé, le GIPN est attendu afin d’assurer la sécurité des uns et des autres.

La première session de la cour d’assises de Lot-et-Garonne de l’année 2013 devait s’ouvrir ce matin, avec un dossier de viol sur mineur. Celui-ci ayant été reporté, les débats seront lancés pour de bon mercredi prochain avec le procès d’un homme né en 1973 à Épernay (51), qui sera jugé pour le viol de sa femme dont il était en instance de séparation. Des faits que l’accusé conteste dans leur intégralité.
En avril 2011, il se serait introduit au domicile de sa victime, à Sainte-Colombe-en-Bruilhois, pour lui infliger de nombreuses agressions physiques et sexuelles. L’accusé aurait ensuite entraîné la plaignante jusque sur les rives de la Garonne, où il aurait finalement renoncé à son projet de la supprimer. Le verdict est espéré vendredi prochain. L’accusé est assisté de Me Bruneau. La partie civile est représentée par Me Bellandi.

Tahiti est décrit comme un individu dangereux. On lui reproche d’avoir supprimé ses deux victimes avec une arme à feu. Deux crimes inscrits dans la complexité des liens unissant ces quatre personnes réunies dans la villa de Saint-Eutrope où, d’après des éléments d’enquête que la cour d’assises devra valider, les uns et les autres assuraient leur subsistance grâce aux revenus d’un trafic de drogues. Un trafic au sein duquel les trois hommes occupaient un rôle clairement défini.
Le Tonneinquais Hakim Aïssa aurait tenu le poste de chef. Benjamin Genet celui de mule. Raymond Térématé celui de chargé des basses œuvres et de vendeur. M. Aïssa aurait été tué pour solder les nombreuses questions d’argent qui agitaient les relations entre les trois animateurs présumés du réseau.
Par Térématé ? Par Térématé et Genet ? La cour devra trancher cette question quand celle du traitement du cadavre du Tonneinquais ne semble faire guère de doute : il a été brûlé dans un feu allumé le jour de Noël 2009 et alimenté par ces deux hommes...
Concernant Benjamin Genet, son corps était retrouvé le 6 avril 2010, soit plus d’un mois après sa disparition, enterré dans un bois jouxtant la villa de Saint-Eutrope-de-Born, dans une fosse couverte de branchages et de troncs, la tête dans un sac en plastique jaune, les mains gantées et le tout enfoui sous une bâche. Son décès serait dû à un tir d’arme à feu pénétrant au niveau du globe oculaire gauche avant de passer la cavité crânienne et le cerveau, selon le rapport d’autopsie.
Genet, toujours d’après le juge d’instruction, a été abattu par Raymond Térématé, en répression des violences qu’il aurait fait subir à Bérengère Jappet-Granon. Cette dernière ayant encouragé Tahiti, avec lequel elle avait entamé une liaison, à agir avant de devenir officiellement sa compagne.
Le verdict est attendu le 22 février. Raymond Térématé est défendu par Me Bellandi. Bérengère Jappet-Granon par Me Martin. Les parties civiles sont représentées par Me Martial et Me Derisbourg.

http://www.sudouest.fr/2013/02/11/un-corps-brule-un-cadavre-et-deux-accusesjuge-pour-viol-sur-sa-conjointe-963063-3834.php

lundi 11 février 2013

Albi. Trois jeunes fêtards relaxés

La tendance est à la relaxe ces derniers temps au tribunal correctionnel d'Albi. Trois jeunes, poursuivis pour avoir incendié quatre conteneurs et une voiture BMW, ont été relaxés, hier. Le dossier était entaché de vices de procédure.
Stéphane, 21 ans, Samuel, 19 ans et Jérôme,20 ans, trois copains, se sont présentés, plutôt stressés, hier à la barre du tribunal correctionnel d'Albi. Les trois jeunes, qui présentent bien, étaient poursuivis pour destruction du bien d'autrui par un moyen dangereux. En clair, le 23 septembre 2012, vers 4 heures du matin, les trois copains qui avaient un bon coup dans l'aile n'ont rien trouvé de mieux que d'incendier quatre conteneurs à poubelles et une superbe BMW Z4 cabriolet, parquée au pied d'une résidence à Lavazière. Le propriétaire du véhicule détruit se trouvait dans la salle. Les jeunes lui ont demandé pardon en lui serrant la main à la fin du procès. En fait, il n'y a pas eu vraiment de procès sur le fond de l'affaire puisque Me Jean-Baptiste Alary, qui assistait un des jeunes, suivi de ces deux consœurs, Mes Éliane Gazan et Emmanuelle Weill, a soulevé des exceptions de nullité.
«Les procédures des enquêtes préliminaires doivent être conformes. Celle d'aujourd'hui est plus ou moins truffée de violations du code de procédure pénale. Dont une est une cause totale de la nullité de la procédure. Ils ont été menottés, alors qu'ils n'auraient pas dû l'être. Leur garde à vue ne leur a pas été signifiée tout de suite mais plus d'une heure après leur mise en détention au commissariat. Plus grave, leur placement en garde à vue n'a, à aucun moment, été notifié au procureur de la République. La nullité de la procédure est flagrante», explique-t-il en demandant le renvoi des fins de la poursuite.
La nullité de la procédure étant soulevée, Charlotte Beluet, la procureur, n'a pas pris de réquisition. Le tribunal s'est retiré pour délibérer. Il a retenu les exceptions et annulé le dossier pour vice de procédure. Le parquet reprendra-t-il l'affaire ? Pas sûr du tout.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/02/06/1553635-trois-jeunes-fetards-relaxes.html

dimanche 10 février 2013

Tarbes. Madame dérouille, même avec un pacte

Handy est un grand gaillard de militaire, qui arrive à la barre avec son épouse, laquelle s'est retrouvée aux urgences, un soir de septembre 2012, la tête comme une citrouille, les yeux pochés et des plaies partout. Elle venait tout juste d'être passée à tabac par Monsieur. Ce soir-là, Handy était de permanence à la caserne mais il avait furieusement envie de voir ce qui se passait chez lui en son absence. Une envie d'autant plus impérieuse qu'il avait déjà bien picolé avec ses copains de régiment et que, comme chacun sait, l'alcool ne rend pas particulièrement intelligent, mais souvent vindicatif. Il déboule comme fou chez lui : «Le chat n'était pas là, alors les souris dansaient !», dit-il. Les souris, c'est son épouse, une amie de cette dernière et les jeunes filles du couple. La pagaille qui résulte de la petite fête le met en fureur et il cogne, il cogne. «Ce n'est pas la première fois que ça vous arrive, souligne la présidente Sophie Ladoues. Déjà, en Polynésie, vous avez eu de nombreux problème avec l'alcool…» «Oui, je regrette et tout est basé sur l'alcool. Sans alcool, il ne se passe rien. Quand je suis sous le pacte, ça va très bien.»
Un peu étonné, le tribunal va se faire expliquer cette histoire de pacte : «Ben, c'est très sérieux : chez nous, en Polynésie, on prend un engagement officiel, devant un prêtre, et on prend le pacte de ne pas boire. Mais là, le pacte s'était terminé la veille.» Plus de pacte, donc à lui la bouteille et les baffes qui vont avec. «Quand il est sous le pacte, c'est un très bon père, un très bon mari, explique l'épouse. Mais quand le pacte est fini, ça repart en mille fois pire.» Et si on lui demande quand il va faire traiter sérieusement son problème d'alcool, il rétorque illico : «Je n'ai pas besoin de médecin, puisque j'ai le pacte. D'ailleurs, je vais en reprendre un pour cinq ans cette fois. On ne peut pas plus.» Pour la présidente : «Un pacte ou un bout de papier, ça ne peut pas suffire».
Handy écope de 4 mois de prison avec sursis et surtout d'une obligation de soins. Le pacte va se traiter en clinique et les souris pourront désormais danser en toute sérénité, sans avoir à craindre la menace d'une tapette géante au taux d'alcoolémie faramineux…

http://www.ladepeche.fr/article/2013/02/05/1553016-madame-derouille-meme-avec-un-pacte.html

samedi 9 février 2013

Du "shit" en garderie...

Je devais garder le paquet contre 200€. Je ne pouvais pas le mettre chez moi, alors j'ai proposé à Omar de le rendre contre 100 €». Mi-janvier, des policiers ont repéré l'échange d'un paquet rose entre deux individus, contenant 1,5 kg de résine de cannabis. Interpellés, Omar, 33 ans, et Kamel, 29 ans, ont été jugés dans le cadre des comparutions immédiates.
«Ils ne trafiquent pas et ce sont des nourrices», ironise le ministère public. Les peines requises ne prêtent pas à sourire : six mois de prison à l'encontre d'Omar et un an contre Kamel, poursuivi en récidive légale. Mes Etelin et Parra-Bruguière, plaident la bonne foi. «Ils ont été arrêtés par deux patrouilles de police différentes donc ils n'ont pas pu se concerter et pourtant ils ont la même version. Ce sont bien des nourrices. Ils gardent la came». Le tribunal ne les a pas crus. Omar a été condamné à trois mois de prison sans maintien en détention, Kamel à six mois. Lui reste en prison.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/02/04/1551918-du-shit-en-garderie.html

vendredi 8 février 2013

Un an en prison après une nuit de Noël beaucoup trop arrosée

Au cours de la nuit du réveillon de Noël, vers 3 h 30 du matin, les gendarmes de la brigade de Plaisance du Touch ont été appelés. Un automobiliste venait de terminer sa course dans le mur de clôture d'une maison, après avoir heurté un terre-plein. Jean Klien, 45 ans, indemne mais sans permis ni assurance, venait de passer Noël en famille. Une soirée manifestement arrosée puisque le conducteur imprudent a été contrôlé avec 2,42 grammes d'alcool dans le sang.
«Je ne savais pas que j'avais pas le permis. Mes enfants passaient le réveillon avec leur mère donc je suis allé voir ma famille, c'était pas loin», tente d'expliquer le prévenu à la barre du tribunal correctionnel de Toulouse.
Le procureur Farge s'indigne : «C'est la cinquième fois qu'il passe devant une juridiction pour avoir conduit sous l'emprise de l'alcool. Quand il est sobre, il a un discours sérieux et efficace mais quand il a bu, il conduit avec 2,42grammes d'alcool dans le sang et un fusil de chasse dans la voiture».
Le prévenu n'était pas poursuivi pour détention d'arme mais le procureur accuse : «Cet homme est un danger social. Ici, c'est un mur qu'il a rencontré mais ça aurait pu être beaucoup plus grave». Le magistrat requiert un an de prison avec mandat de dépôt et 100 € d'ameude pour avoir perdu le contrôle.
«Le soir du réveillon, il se retrouve seul chez lui, sans ses filles. Il est invité dans sa famille et, dans la communauté des gens du voyage, on ne sait pas dire non parce que j'ai trop bu», raconte Me Vercellone, avocat du prévenu. «La dépendance alcoolique existe, elle jugule les périodes de tensions, créées par le manque de sa famille».
Le tribunal a écouté mais a condamné le prévenu à un an de détention. Jean dort désormais à la maison d'arrêt de Seysses.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/02/04/1552034-un-an-en-prison-apres-une-nuit-de-noel-beaucoup-trop-arrosee.html

jeudi 7 février 2013

Affaire Le Couviour. Procès en appel à Rennes du 14 au 28 mai

L'affaire Le Couviour sera rejugée en appel à Rennes, devant la cour d'assises, du 14 au 28 mai, soit un an après le premier procès qui s'était déroulé à Vannes.
Le 2 juin 2012, Josiane Le Couviour avait été condamnée à quinze ans d'emprisonnement. Les jurés avaient prononcé des peines de 18 et 15 ans à l'encontre de Wenceslas Le Cerf et Guénolé Madé et de 8 ans à l'encontre du jardinier, Loïc Dugué.
La cour d'assises du Morbihan n'avait pas retenu la thèse de l'assassinat dans la mort de l'épouse de l'industriel Eugène Le Couviour, Annette Le Couviour dont le corps avait été retrouvé sans vie et bâillonné, dans la nuit du 9 au 10 avril 2009, à Grand-Champ.
Ce nouveau procès fait suite à la demande d'appel présentée le parquet de Lorient et deux des condamnés, Josiane le Couviour et Guénolé Madé.
> Retour sur l'affaire Le Couviour

http://www.letelegramme.com/ig/generales/regions/bretagne/affaire-le-couviour-proces-en-appel-a-rennes-du-14-au-28-mai-07-02-2013-1997941.php

Labruguière. Le racket avait dégénéré en violente agression

Un an de prison dont 4 mois avec sursis et 6 mois de prison avec sursis avec l'obligation de travailler, d'indemniser les victimes. C'est la sanction infligée par le tribunal correctionnel de Castres hier après-midi à deux hommes de 25 et 20 ans interpellés la semaine dernière lors du coup de filet organisé par les gendarmes au camp de gens du voyage de la Vivarié à Castres. Ces deux individus étaient mis en cause dans un vol avec violences commises à Labruguière le 12 janvier. Avec trois mineurs de 15, 16 et 17 ans, également arrêtés lors de cette opération mais qui comparaîtront devant le tribunal pour enfants, ils avaient agressé deux jeunes hommes de 21 ans à la sortie d'une supérette du centre ville pour les «violenter et les dépouiller sans états d'âmes» a lâché la procureur Manuela Garnier agacée par l'attitude des deux prévenus dans le box des accusés. Il faut dire qu'à les écouter, on pouvait se demander s'ils ne voulaient pas une médaille !
Dans le magasin, selon la vidéosurveillance et les témoignages de clients et employés, les cinq individus avaient tenté de racketter les deux jeunes hommes en leur demandant, sous la menace, de leur donner les packs de bières qu'ils allaient acheter. Comme ils ont eu «le courage» selon la procureur de refuser, ils étaient attendus à la sortie du magasin. Les agresseurs ont isolé leurs victimes, «deux sur l'un et trois sur l'autre» pour les frapper et leur dérober les bières et le blouson de l'un d'eux au passage. Mais les prévenus affirment qu'ils ont tenté de calmer les mineurs qui étaient selon eux à l'origine de tout çà. «J'ai voulu m'interposer» lâche l'un d'eux qui a pourtant mis deux coups de tête à l'une des victimes. «Je ne comprends pas votre logique, s'étonne le président. Vous venez protéger la victime des coups de votre complice et vous lui assenez des coups ? Si je comprends bien vous l'avez cogné pour qu'il s'en aille ?». «C'est n'importe quoi» s'emporte la procureur. Même combat pour l'autre co-accusé qui affirme avoir écarté l'une des victimes quand il a vu l'un des jeunes agresseurs sortir un couteau. «Lors de votre garde à vue, vous disiez que vous n'aviez pas vu de couteau», signale le président. «Vous vous moquez du monde» reprend la procureur qui a requis 3 ans de prison dont 6 mois avec sursis pour le plus âgé déjà condamné 12 fois dont 6 fois pour vols et qui vit sur le camp de la Vivarié. Pour le second qui vit à Labruguière avec sa compagne et ses deux enfants de 4 mois et 22 ans, et qui est moins connu de la justice, elle a demandé 18 mois dont 10 avec sursis. Et le tribunal a exaucé le souhait de ce dernier qui a affirmé vouloir déménager pour ne plus côtoyer les quatre autres qui lui font peur. Il a en effet l'interdiction de rentrer en contact avec ses complices pendant trois ans.
http://www.ladepeche.fr/article/2013/02/01/1549753-labruguiere-le-racket-avait-degenere-en-violente-agression.html

mercredi 6 février 2013

Les parents de Jérémy Censier racontent l'horreur

Les parents, le frère et la sœur de Jérémy Censier ont évoqué la mémoire du jeune Gersois tué lors d'une fête de village, à Nay. Pour eux, la nuit du 21 au 22 août 2009, «on a tué une famille» !
335 grammes. Toutes les nuits, Joël Censier s'endort en pensant au poids que faisait le cœur de son fils quand il est mort, sauvagement tué à l'arme blanche lors d'une bagarre pendant une fête de village, à Nay, dans les Pyrénées-Atlantiques. Hier matin, devant la cour d'assises des mineurs à Pau, l'ancien policier auscitain a pris la parole en premier pour expliquer que, dans la nuit du 21 au 22 août 2009, on n'a pas seulement «tué un enfant» de 19 ans, «souriant, jovial, avenant», «on a tué une famille» !
Il raconte, d'abord calmement. «5 h 55 : c'est l'heure où le maire de Saint Cricq (N.D.L.R. : lieu de résidence de la famille, dans le Gers) est venu tambouriner à ma porte», dit-il. «J'ai compris de suite. J'ai coutume de faire ce genre de choses. Il m'apprend alors la mort de mon garçon lors d'une bagarre à coups de couteau. Le monde s'effondre. Je vais l'apprendre à Corinne, mon épouse, je n'oublierai jamais son cri.»
Pendant ce temps, dans la salle, le principal accusé, Samson G. âgé de 22 ans, auteur selon l'accusation du coup de couteau fatal au cœur, regarde droit devant lui, sans bouger. Un seul des cinq autres prévenus, poursuivis pour «violence en réunion», ose regarder le père, puis les proches qui viennent à la barre.
«Je suis mort avec lui»
«Jérémy, c'était un choix», confie encore le père : «Il est né après un drame, la perte de notre troisième enfant mais nous n'aimons pas l'échec, nous l'avons eu quelques années après, avec angoisse jusqu'à sa naissance.»
Puis, dit-il, la famille Censier a vécu avec lui «19 ans de bonheur». Il décrit un jeune à la «force tranquille», «espiègle», «bordélique», qui voulait devenir policier, comme lui.
«Jérémy, on s'est acharné. On l'a ouvert, on l'a découpé, on l'a recousu, avant de nous le remettre», dit-il encore.
Des images du visage heureux de son enfant, à 18 ans, défilent à l'écran devant une salle emplie de sanglots étouffés. Les larmes coulent, même sur le visage de Me Blazy, avocat de la défense. La diffusion de ces photos des jours heureux était une demande de Joël, «pour que les gens ne restent pas avec les photos indécentes qui ont été montrées la semaine dernière. Jérémy ne mérite pas ça».
Puis, c'est au tour de Christophe de passer à la barre. Le frère de 26 ans, vivant à Montpellier et sans emploi, vient raconter comment avec la disparition violente de son frère, il a «perdu» sa «part d'humanité» et sa femme au passage. «Jérémy, je vivais en osmose avec lui. On a grandi dans la même chambre. Je suis mort avec lui.
[…] . J'ai perdu mon cœur. Aujourd'hui, j'ai un cœur de glace. Je suis devenu le même monstre que ceux qui ont assassiné mon frère.»Sa sœur Carole, de 29 ans, «anéantie», évoque elle ses «cauchemars». Enfin arrive la mère, Corinne, 55 ans, grande brune élancée, d'origine espagnole, qui parle aux agresseurs de son plus jeune fils, leur rappelant qu'ils sont issus d'une famille de gens du voyage, originaire comme elle d'Espagne. Elle les regarde droit dans les yeux : «Vous apportez la honte à votre communauté en vous comportant comme ça. Qu'en pensent vos grands-parents ? Vos mamans ? Jérémy avait des potes parmi vous. Il n'avait rien contre vous.» Puis elle évoque une scène, vécue en 1996, lors d'une bagarre en maternelle entre Jonathan, le demi-frère du meurtrier présumé, et son fils aîné. «La grand mère criait en espagnol car il avait cassé une dent à mon fils». «Je lui avais dit : Calmez-vous, ce n'est qu'une dent.» Puis, repensant à Jérémy : «Je suis morte avec lui», souffle-t-elle encore.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/02/06/1553712-les-parents-de-jeremy-censier-racontent-l-horreur.html

Matabiau. Ils loupent leur train et volent une voiture

Le hasard ne fait pas toujours bien les choses. Après avoir passé la journée de lundi à Toulouse, Ibrahim, 23 ans, et Mathieu, 26 ans, comptaient prendre le train pour retourner à Foix. Voyant que le train était déjà parti, ils ont décidé de «traîner» aux alentours de la gare Matabiau. «Par hasard, j'ai vu que la portière d'une voiture était tordue et les fils apparents. On est monté dedans et on a démarré», a raconté, hier, Mathieu à la barre du tribunal correctionnel de Toulouse. Ils ont été interpellés par la police, vers 22 h 10, après avoir grillé un feu rue de Metz. Au pied du passager, les forces de l'ordre ont découvert un fusil à canon scié et des cartouches. Ibrahim précise : «L'arme était déjà dans la voiture, elle n'est pas à nous».
«Donc vous saviez qu'elle était volée cette voiture», confirme la présidente Rivière. «Oui, on le savait. On regrette», répondent en chœur les deux amis. Le procureur Deslandes requiert à l'encontre de Mathieu, sans permis et en état de récidive, 4 mois de prison avec mandat de dépôt. Pour Ibrahim, le passager, 3 mois de prison. Me Germain-Benezeth, avocat des prévenus, rappelle : «Ils n'ont pas forcé la voiture. Il n'y a rien dans le dossier qui démontre que l'arme appartient à ces deux garçons». Le tribunal a requalifié les faits de vols en recel et les a condamnés à 3 mois de prison sans mandat de dépôt.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/01/31/1549018-ils-loupent-leur-train-et-volent-une-voiture.html

mardi 5 février 2013

Albi. L'affaire Mariela mise en délibéré au 11 mars

L'affaire de la petite Mariela a été évoquée, hier après-midi, devant le tribunal des affaires sociales. Mais il faudra encore attendre plus d'un mois pour si l'appel de sa maman, contre la CAF, sera pris en compte.
Les militants-sympathisants du réseau d'éducation sans frontière (RESF) ne lâchent pas prise dans le soutien à la petite Mariela, une Bulgare de 9 ans et à ses parents qui sont en butte contre la caisse d'allocations familiales. La CAF refuse de verser l'allocation d'éducation d'enfant handicapée, arguant que les parents de l'enfant ne remplissent pas les conditions du droit au séjour permanent. La maman a déposé un recours contre la décision de la Caisse auprès du tribunal des affaires sociales. Après un premier report le 10 décembre 2012, l'affaire a été appelée hier après-midi. La vingtaine de membres du réseau a manifesté sa présence à grand renfort de pancartes et banderoles.
«Cette petite fille a besoin de notre solidarité», pouvait-on entendre. «Caisse d'acharnement familial (CAF)», pouvait-on lire devant le Palais de justice. Mais c'est dans un silence quasi-religieux que l'affaire a été examinée.
«Nous sommes sur des textes communautaires relatifs au code des entrées de séjour des étrangers, annonce Me Claire Dujardin. Une directive indique qu'un ressortissant de la communauté n'a pas à présenter de titre de séjour, au-delà de 3 mois mais cette personne doit remplir certaines conditions. Mariela est dans une situation d'étranger malade. Sa famille, ne pouvant accéder aux soins en Bulgarie, a rejoint la grand-mère, en France depuis des années. Parce ce qu'elle est Bulgare, elle n'a pas droit au statut d'étranger malade, contrairement aux étrangers des pays tiers ?
Ce droit au séjour doit aussi être examiné dans les conséquences d'un refus . Sans cette aide de la Caisse, elle ne pourra recevoir des soins au quotidien, poursuit l'avocate. Ce n'est pas parce que ses parents n'ont pas droit au séjour dans les textes nationaux qu'elle doit être discriminée. Il y a aussi une violation de la convention internationale des Droits de l'enfant».
La représentante de la CAF, peu audible dans la salle, a demandé au tribunal de confirmer sa décision et de rejeter la demande de la mère de Mariela. Le jugement a été mis en délibéré au 11 mars.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/02/05/1552839-albi-l-affaire-mariela-mise-en-delibere-au-11-mars.html