vendredi 17 novembre 2017

Affaire Grégory : Jacqueline Jacob, mise en examen, sort de son silence

Elle était restée silencieuse lors de ses premières auditions, en juin, devant les magistrats. Vendredi, auditionnée par la présidente de la chambre de l'instruction de Dijon, Claire Barbier, Jacqueline Jacob est sortie de son silence pour défendre un "alibi inattaquable", selon les termes d'un de ses avocats, Me Frédéric Berna. Jacqueline Jacob, est, avec son époux Marcel, mise en examen depuis 5 mois pour l'enlèvement et la séquestration suivis de la mort de son petit-neveu Grégory en 1984.
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Me Frédéric Berna a expliqué que sa cliente cliente était avec son mari "au travail le 16 octobre 1984 [jour de la mort de l'enfant] de 14h30 à 21 heures (...) c'est prouvé par des témoins et par des éléments objectifs du dossier". Elle "a répondu à l'intégralité des questions qui lui étaient posées", a poursuivi Me Berna, précisant que "d'autres auditions" étaient à prévoir. "Ce dossier est titanesque, on ne peut pas tout faire en une après-midi avec une femme qui a 73 ans, pour elle c'est très éprouvant", a-t-il justifié.
Les époux Jacob, dont l'arrestation avait relancé l'affaire, sont soupçonnés d'avoir été les "corbeaux" de l'affaire, auteurs de plusieurs lettres anonymes très bien renseignées, et d'être impliqués dans le rapt et la mort de Grégory, dans le cadre d'un "acte collectif" qu'ils contestent. L'accusation a notamment évoqué des expertises graphologiques récentes sur une lettre manuscrite anonyme reçue en 1983 par Jean-Marie Villemin, le père de l'enfant, qualifiées de "confondantes" à l'égard de Jacqueline Jacob, qui de son côté "nie fermement" en être l'auteur, selon son avocat.

Jacqueline Jacob demande la modification de son contrôle judiciaire

La défense des époux Villemin a dénoncé un "rideau de fumée". Me Thierry Moser, qui défend les parents de Grégory, a estimé que "la juxtaposition, l'addition des éléments" contre les deux époux pourraient justifier "un renvoi devant la cour d'assises" mais que l'enquête devrait encore durer, peut-être jusqu'en 2019. "J'ai de la patience et j'ai confiance dans les investigations."

Jacqueline Jacob espère aujourd'hui pouvoir rentrez chez elle. Brièvement écrouée en juin, elle a pour obligation de vivre loin de son domicile, dans les Vosges, et séparée de son mari. Lundi, la chambre de l'instruction de Dijon, qui a déjà refusé la modification du contrôle judiciaire du couple, examinera la demande de la suspecte. Me Berna compte réclamer "un débat public", disposition que refuse le parquet, tout comme la modification de la surveillance du couple Jacob. Marcel Jacob doit être entendu le 4 décembre. La défense du couple prévoit aussi de demander la nullité des mises en examen et s'est pourvue en cassation après le refus de la chambre de l'instruction d'assouplir le contrôle judiciaire

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