Lors de sa garde à vue les 14 et 15 juin dernier, elle avait été bombardée de questions par les gendarmes de la section de recherche de Dijon. Près de 300 au total. A chaque fois, Jacqueline Jacob, plus coriace que jamais, a répondu : « Je garde le silence ». Un hallucinant dialogue de sourds qui n’a connu que trois exceptions.
La septuagénaire a accepté de dire, en début d’interrogatoire, qu’elle habitait toujours à la même adresse à Aumontzey (88) que le jour du crime, le 16 octobre 1984. Une cinquantaine de questions - sans réponse - plus loin, elle a également consenti à dire où se trouvait le téléphone chez elle : « dans la salle à manger ».
Enfin, dernière exception à la loi du silence, Jacqueline Jacob a réagi lorsqu’un gendarme lui a fait remarquer que Bernard Laroche, premier suspect dans cette affaire hors norme, était un de ses collègues d’usine. Elle n’a pas gardé le silence. Elle a lâché un « non ». Et c’est tout.
Les gendarmes n’en ont rien tiré de plus. Avant cet interrogatoire surréaliste, la grande-tante de Grégory n’avait été interrogée qu’une seule et unique fois. Le 24 septembre 1991. Deux gendarmes de la section de recherche de Dijon lui avaient posé une batterie de questions. Elle n’était alors pas soupçonnée d’avoir participé directement à l’assassinat du petit Grégory. Elle avait été entendue en tant que simple témoin et avait répondu aux interrogations des deux enquêteurs. Sans toutefois en dire beaucoup. Elle avait pratiqué l’art de la langue de bois.
Concernant la famille de Grégory et d’éventuelles rancœurs ou jalousie à son encontre ? « Je ne fais aucune différence entre les différents membres de la famille Villemin. Je les considère tous de la même façon. Ils sont tous bien », avait confié Jacqueline Jacob.
Les gendarmes avaient tenté de casser cette façade digne des Bisounours en lui rappelant un incident en voiture avec le père de Grégory qui avait dégénéré en altercation deux ans avant le crime. Mais Jacqueline Jacob avait minimisé l’ampleur de l’affrontement.
Pour ce qui est de l’enlèvement et de la mort de Grégory, elle avait soutenu : « Je n’en sais pas plus que ce que j’ai pu lire dans la presse ». Avant d’ajouter : « Je puis vous assurer que mon mari et moi-même n’avons pas joué le moindre rôle dans cette affaire ». Vingt-six ans après, la juge d’instruction et les gendarmes sont persuadés du contraire.
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